"Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu'il réside dans la façon de la gravir". Confucius
Les montagnes ne sont pas immuables, mais vivantes et changeantes. Elles naissent, vivent et meurent. Elles s’élèvent tout près des cieux pour ensuite s’éroder et retourner en poussière. Nous partageons en quelque sorte le même destin.
Monter la montagne demande du courage et de l’élan. Plus elle est haute, plus ardue sera sa quête. La montagne demandera son dû. Elle exigera de nous ce que nous n’avons pas encore donné. Elle nous obligera à plier les genoux et supplié d’être gracié. À chaque pas, c’est comme si nous refaisions avec elle les milliers d’années qu’il lui aura fallu pour s’ériger et s’élever au-dessus des choses de la vie.
Tandis que le poids du corps que l’on traîne s’alourdit, le doute s’installe et l’envie de retourner sur nos pas nous tenaille. Et puis, on se surprend à jeter un coup d’œil à l’avant et apercevoir petit-fils Arthur porté par son père, suivi de près par sa mère et montant sans se plaindre, respirant à pleins poumons l’air vivifiant des montagnes. Le désir d’être témoin de sa première fois si près des cieux nous pousse à l’avant et nous donne un élan du coeur.
Les derniers mètres exigent la rédemption et c’est avec humilité que nous nous tenons fébrilement sur le sommet, les grands vents balayant du revers de la main les douleurs du corps meurtri. Redescendre des hauteurs sera difficile et laissera des traces.
Bien sûr, petit-fils ne gardera pas de souvenir conscient de cette aventure, mais son petit être se sera peut-être imprégné des sensations vertigineuses du moment. Il aura côtoyé pendant des heures les arbres, les rochers, les odeurs des sous-bois et connu l’ivresse des sommets. Qui sait si la montagne n’aura pas semé en lui ce besoin de prendre de la hauteur en toute chose.
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